– Maître de conférences à l’Université de Lorraine. Enseignant à la faculté des sciences du sport de Nancy. Chercheur au sein de l’unité de recherche « Adaptation, mesure et évaluation en santé » (APEMAC, EA 4360).
– Membre du CA de la société de sociologie du sport de langue française.
– Thématiques de recherches : Politiques sportives en matière de handicap et/ou de santé. Nouvelles pratiques en activités physiques adaptées. Inégalités sociales et territoriales de santé.
Orientations de recherches.
Mes travaux proposent une sociologie des politiques et institutions sportives en matière de santé et de handicap. Ils cherchent à saisir la construction et la mise en œuvre de politiques, mais aussi la manière dont ces politiques (et les dispositifs qui en dépendent), sont reçus et investis par différents acteurs locaux, et par les bénéficiaires. À ce niveau, j’essaye de porter un regard particulier sur les logiques d’apparition de nouvelles catégories d’acteurs et situations d’emploi en lien avec la mise en œuvre des politiques. Dans cette optique, ma thèse analysait la construction simultanée des politiques du handicap dans les fédérations sportives unisports et multisports affinitaires au tournant des années 2010. Elle montrait alors l’émergence de nouveaux acteurs pouvant être caractérisés d’entrepreneurs associatifs : les référents et référentes handicaps. À la suite de ces travaux, une enquête autour de la mise en accessibilité des équipements sportifs m’a amené à une réflexion plus localisée, mais a permis de mettre en lumière des logiques semblables avec des acteurs associatifs porteurs d’idées et engageant des négociations au sein de leur mouvement mais aussi à l’extérieur, notamment avec les collectivités. Depuis mon arrivée à Nancy (2018) et mon recrutement au sein du laboratoire de Santé publique APEMAC et de la filière activités physiques adaptées de la faculté des sciences du sport, mes recherches ont été ré-orientées autour du développement de politiques et de dispositifs en activités physiques adaptées, mais avec toujours une même réflexion à propos des interactions entre acteurs et institutions.
Le projet PrescAPP
Depuis 2020, mon temps de recherche est principalement occupé par le projet PrescAPP (La prescription d’activité physique dans les parcours de prise en charge des personnes vieillissantes à l’aune des inégalités sociales de santé : une comparaison entre territoires français). Porté par Julie Thomas (centre Max Weber) et financé par l’IRESP, le projet vise à étudier d’une part la manière dont des dispositifs d’accompagnement à l’activité physique adaptée ont été créés ou reconfigurés à la suite de la loi de modernisation de notre système de santé. À partir d’un travail comparatif sur quatre régions métropolitaines, la recherche interroge l’articulation entre ces dispositifs et l’offre spécifique d’activité physique pour les personnes âgées en fort développement depuis une vingtaine d’années. Le programme étudiant la réception de ces nouveaux dispositifs tant chez les médecins que chez les bénéficiaires, cette articulation entre différentes politiques est aussi interrogée par le bas, notamment à travers les parcours des bénéficiaires. Par ces différents objectifs, le projet a été pensé dans une forme de complémentarité aux enquêtes produites par de nombreux collègues à Marne La Vallée, Lyon, Strasbourg ou encore Bordeaux durant la dernière décennie.
Interdisciplinarité nancéienne et médiation scientifique.
En parallèle de ces travaux, mon arrivée à Nancy dans un laboratoire de santé publique et une faculté marquée par une variété disciplinaire et de fortes réflexions pédagogiques m’a conduit à m’inscrire dans des projets à visée interdisciplinaire avec des interrogations fortes à propos de l’apport des sciences sociales aux sciences de l’intervention, neurosciences ou sciences biologiques (et réciproquement). Autour de projet sur l’éducation inclusive, l’éducation à la santé, ou l’autonomisation en APA, nous espérons collectivement parvenir à des interrogations nouvelles pour la recherche en STAPS.
Au cœur de ces travaux, c’est aussi une réflexion sur la transmission et la diffusion des savoirs qui est entamée. Le projet de podcast « Radio APA » lancé pendant le premier confinement est une première réponse. S’il a pour but de rendre compte de certaines situations vécues dans le monde des APA sous forme de reportages, il tente aussi de diffuser des savoirs scientifiques sous une forme radiophonique. Les deux premiers numéros réalisés en 2020 ont eu comme point commun d’interroger la professionnalité mouvante des enseignants et enseignantes en APA face à la pandémie liée au coronavirus. D’autres numéros sont en préparation et le projet étant par essence collectif, toutes les volontés de participation sont les bienvenues.
Accès à Radio APA : https://soundcloud.com/flavien-bouttet
Principales publications.
– 2019, Inclure et discriminer. La paradoxale mise en accessibilité des équipements sportifs. Les Cahiers de la Lutte Contre la Discrimination, 11, 85-106.
– 2017, La FSGT et la pratique des personnes handicapées. Le chantier des pratiques partagées au cœur des transformations fédérales (2009-2015). European Studies in Sports History, 10, 221-242.
– 2016, Inclusion as a norm. Multiscalar influences on the recognition of people with disabilities in French national sports organizations. Loisirs et Société/ Leisure and Society, 39, 2, 274-289.
– 2015, Une participation contestée. Analyse de l’absence des personnes handicapées dans l’élaboration des politiques au sein des organisations sportives nationales. Sciences et action sociales, n°1.